Résister par l'art et la littérature
- Concours national de la Résistance
et de la Déportation 2016 -
Le triomphe de la mort
Le triomphe de la mort - Félix Nussbaum, 18 avril 1944, Huile sur toile, 100 x 150 cm
Félix Nussbaum a peint ce tableau le 18 avril 1944 juste avant son arrestation le 20 juin pour être déporté à Auschwitz.
En ce sens, il veut témoigner de ce qu'il se passe dans les camps, c'est ainsi un acte de résistance indirect. Il veut transmettre des informations et fait ainsi de la propagande, ce qui était une des activités de la Résistance. Ce tableau ultime a été peint dans l'urgence à partir d'esquisses bien précises. L'auteur exprime son attente d'une mort inévitable en peignant une scène de fin des temps, un aboutissement horrible et tragique de sa vie d'artiste. Nussbaum se sait déjà condamné.
1er plan : On voit des débris d'objets formant un désordre incroyable, on voit une horloge (destruction du temps), un compas (destruction des sciences), un vélo (destruction de la vie quotidienne et des déplacements réguliers), on voit également une partition de musique, un tableau et une sculpture (destruction des arts).
2eme plan: Au deuxième plan, des squelettes et des cadavres jouent de la musique avec des violons, des trompettes et des tambours pour créer une tyrannie ordonnée. Des bâtiments en ruine démontrent la destruction du régime nazi, de la vie et des cultures.
3eme plan: Enfin, au troisième plan, on voit des cerfs-volants volant un peu au hasard et faisant des grimaces pour créer un chaos total. Derrière les musiciens, on voit un paysage ravagé, chaotique et une voiture détruite (d'après les documents, ce serait la voiture de son père), des arbres sans feuille, morts, et également, près de la voiture, un homme sur un cheval avec le dos courbé. Je pense que c'est une représentation de « Don Quichotte», se battant seul contre tous « les moulins à vents » sans aucun résultat.
Ce dernier tableau de Félix Nussbaum est une représentation du nazisme et des camps de concentration grâce ses métaphores dignes de Ionesco. Il démontre la destruction massive et la mort dans les camps de concentration et du chaos total qui s'est malheureusement déroulé en 1945.
Sources : Felix Nussbaum, Skira Flammarion, Musée d'art et d'histoire du judaïsme, 2011
Mick Dekker, 3°1